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De faux relevés bancaires suisses envoyés au fisc français et à Mediapart

Capture d'écran de l'article du site d'information français Mediapart.
Capture d'écran de l'article du site d'information français Mediapart.
Des escrocs ont tenté de piéger Mediapart avec plus de 4000 pages de faux relevés bancaires suisses, révèle mercredi le site d'information. Le fisc français aurait aussi été visé par les faussaires.

Deux gros cartons ont été déposés début novembre dans les couloirs de Mediapart. A l'intérieur, des milliers de relevés de fortune de Français issus de trois banques suisses (UBS, Hottinger et Julius Baer).

Mais après un long travail de vérification, Mediapart affirme qu'il s'agit de faux.

Des relevés similaires, des mêmes banques, ont été envoyés en 2015 au fisc français et au parquet financier, a dévoilé mercredi passé Le Canard enchaîné.

"Manipulation très organisée"

Mediapart, qui dit "avoir acquis la conviction que les documents viennent des mêmes faussaires", s'interroge sur leurs motivations.

"Il s'agit, selon toute vraisemblance, d'une tentative de manipulation très organisée et d'une ampleur inédite", écrit le site d'information.

Visait-elle à nuire aux personnalités figurant sur les relevés ou à décrédibiliser les enquêtes en cours pour fraude fiscale?, poursuit le journal. Il ajoute que "très curieusement" la justice française n'a pas ouvert d'enquête à l'encontre des faussaires.

vtom

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Des faux très bien réalisés

Les 4000 faux relevés bancaires comprennent 1346 noms et plus de 1,4 milliard d'euros d'avoirs en Suisse, note Mediapart. Y figurent une vingtaine de personnalités, dont un ancien ministre, une écrivaine à succès, plusieurs hauts dirigeants de banques françaises ou encore des personnalités religieuses.

Ces documents contiennent des informations authentiques et confidentielles, comme les adresses des individus et les banquiers chargés de la clientèle. Les numéros de comptes apparaissaient également crédibles, ajoute le site d'information, qui souligne qu'il s'agit d'un "travail de pro".

C'est en appelant les personnes figurant sur les documents que Mediapart a découvert qu'au moins une partie des documents étaient faux. Les journalistes ont rapidement constaté des incohérences entre les prétendues fortunes et la situation des personnes.