Publié

Des projets de barrages naissent grâce à la fonte des glaciers

Conséquence du réchauffement climatique, les nouveaux lacs glaciaires offrent un potentiel hydroélectrique
Conséquence du réchauffement climatique, les nouveaux lacs glaciaires offrent un potentiel hydroélectrique / 19h30 / 2 min. / le 12 octobre 2022
En 20 ans, le glacier de Trift, dans l’Oberland bernois, a laissé la place à une étendue d'eau. Chaque année, 18 nouveaux lacs apparaissent en Suisse, ils attisent les convoitises des producteurs d'électricité. Le réchauffement climatique serait aussi une opportunité énergétique.

Accroché sur la face nord des Alpes bernoises, à plus de 3000 mètres d'altitude, le glacier de Trift semble à l'agonie. Victime du réchauffement climatique, il laisse la place à une vaste étendue d'eau.

D'ici 2035, le lac pourrait servir de bassin de rétention pour la production d'électricité, affirme mercredi au 19h30 de la RTS Benno Schwegler, responsable de projets des Forces Motrices de l'Oberhasli (KWO). "Le lac existe déjà aujourd’hui, c’est un endroit idéal pour construire un barrage. C’est un des maillons de la lutte contre le changement climatique."

Estimé à 318 millions de francs, le futur barrage de 170 mètres de haut pourrait produire de l’électricité pour près de 30'000 ménages.

Nouveaux barrages envisagés

Chaque année, près d'une vingtaine de lacs apparaissent en Suisse. Une bonne nouvelle pour la stratégie énergétique 2050 de la Confédération, qui prévoit un développement de la force hydraulique en Suisse. Pour atteindre les objectifs, un rehaussement de certains barrages ou la construction de nouvelles centrales hydroélectriques en haute altitude sont envisagés par les chercheurs.

>> Lire aussi : En proie au réchauffement climatique, de nombreux glaciers suisses sont sous surveillance

Mais selon Wilfried Haeberli, glaciologue à l'EPFZ, le potentiel hydroélectrique de l’eau de fonte des glaciers est moins important qu’imaginé. "Il faut se rendre compte que le potentiel est assez limité ; on estime de façon optimiste que le potentiel représente entre 10% et 14% de ce qui existe déjà."

L'alternative du pompage-turbinage

D'autres techniques pour profiter de ces nouveaux lacs de montagne sont explorées. Le pompage-turbinage, qui permet de tirer parti de deux lacs à différentes altitudes pour produire et stocker de l’énergie. "Avec les lacs de réservoir, on a une source d’énergie que l’on peut activer en une minute. Et pour la sécurité du système de courant en Europe qui est un système extrêmement compliqué, la question devient fondamentale", explique Wilfried Haeberli.

>> Lire aussi : La centrale hydroélectrique de Nant de Drance a été inaugurée en grande pompe

Reste que les producteurs d’électricité ne sont pas les seuls à vouloir exploiter ces nouveaux lacs, beaucoup y voient aussi une réserve d’eau précieuse pour l’alimentation ou l’agriculture. Plusieurs associations s'opposent déjà au projet de barrage de Trift.

>> Lire aussi : Les deux plus gros projets hydroélectriques des Alpes bernoises sont compromis

Reportage TV : Julien von Roten

Adaptation web : Miroslav Mares

Publié